Le volcan de Clermont

Le volcan de Clermont

Le volcan de Clermont est un maar de type éruptif, qui n'a été bien compris et pris en compte par la communauté volcanologique qu'à partir des années 60, voire 70, lorsque de grands chantiers ont été entrepris sur la butte de Clermont et à son pied. En effet, ceux-ci permirent de déterminer définitivement le volcan, en mettant en relation les deux éléments : le tuf et la fosse.

Vue de la cathédrale, juchée sur une butte volcanique

Formation d'un maar

Ce type d'éruption se produit lorsque le magma, à la fin de son ascension, rencontre de l'eau. Gare au volcan qui s'enrhume !

La vaporisation explosive de cette eau produit un effet comparable à l'explosion d'une charge de dynamite, pulvérisant le substrat en même temps que le magma.

Un régime rythmique s’instaure, à la façon d'un geyser. Après chaque explosion, des effondrements internes rebouchent le conduit, qui progressivement s'élargit et s'approfondit d'autant. Ce fonctionnement cesse au bout de quelques jours, après plusieurs centaines d'explosions, laissant en surface un vaste trou béant : le maar.

Pour comprendre ce volcan caché au coeur de la ville, il faut se déplacer ailleurs, dans la Chaîne des Puys.

Le Gour de Tazenat

Il y a 120.000 ans, le volcan de Clermont devait ressembler au Gour de Tazenat, cet œil bleu et rond percé sur le plateau des Combrailles, 10 km au nord de la Chaine des Puys.

L'essentiel du volcan réside dans un vaste cratère à fond plat et aux parois abruptes, en forme de poêle à frire, entaillée à l'emporte-pièce dans le substrat antérieur à l'éruption, le vieux socle granitique.

Ce cratère, de 70 m de profondeur pour un diamètre de 700 m, n'est entouré que d'un modeste bourrelet de projections, en forme de croissant dissymétrique, à pente forte du côté interne et très douce vers l'extérieur, constitué par les projections issues de ce cratère.

Ces projections montrent une stratification très régulière qui atteste de la rythmicité des explosions. Elles sont constituées d'un mélange en proportions variables de fragments de toutes tailles (blocs, graviers et sable) et de deux natures très différentes :

  • du basalte, de couleur noire, c'est à dire le magma normalement émis par le volcan qui prend fréquemment la forme de boules à surface variqueuese dites bombes en chou-fleur.
  • du granit, de teinte plus claire, c'est à dire la roche dans laquelle le volcan est sorti et qui peut constituer jusqu'à 80% des éléments de certaines strates.

Gour de Tazenat

La Narse d'Espinasse

Comment un tel volcan peut il disparaître ? ... Il suffit de boucher le trou !

La Narse d'Espinasse, à Saulzet-le-Froid, a été comblée en 12.000 ans par les alluvions de la Veyre. Il n'en reste plus qu'une tourbière.

Ainsi devait déjà se présenter le volcan de Clermont il y a 40.000 ans.

Apparu il y a 160.000 ans sur le cours de la Tiretaine, rapidement occupé par un lac de plus de 160 m de profondeur, ce vaste cratère a été remblayé par les déjections du torrent en 120.000 ans.

Un torrent dont les crues peuvent être terribles.

Narse d'Espinasse