Une ville dans les vignes

Une ville dans les vignes

Si les Arvernes ne cultivent pas la vigne, des ceps sont plantés partout chez eux après la conquête romaine. Dès le Xe siècle, le vignoble auvergnat atteint les limites de son extension, qui ne varieront guère jusqu'à la fin du XVllle siècle. Les vins de Clermont atteignent une telle renommée qu'ils sont servis à la table d'Henri IV.

La production augmente en même temps que la consommation populaire locale. Le XlXe siècle est un siècle de prospérité.

Le phylloxéra, qui détruit les vignobles du Midi au début de la deuxième moitié du siècle, laisse vingt-cinq ans de répit aux producteurs auvergnats qui continuent de planter et font des profits considérables.

Il suffira des cinq dernières années du siècle pour que l'insecte attaque l'ensemble du vignoble. Il faut tout replanter et aussitôt la Grande Guerre provoque une nouvelle décadence.

Aujourd’hui, Clermont n’a pratiquement plus de vignoble alors qu'au XVIIIe siècle on trouve deux quartiers "des vignerons" : Saint-Alyre et Le Tournet où étaient les cuvages. (Le Tournet est l’ancien nom du quartier Saint-Eloy).

Les Clermontois propriétaires de vignes vivaient à l’étroit dans une ville ceinte de remparts.

Disposant d’un sous-sol friable, il est naturel qu'ils y aient creusé des caves dès que le besoin de stocker s'est fait sentir. Celles-ci se sont révélées excellentes pour faire vieillir les vins. Témoins de leur prestigieux passé, des supports de futaille, en pierre, subsistent presque partout dans les niveaux inférieurs. Quelques vestiges de madriers et de tonneaux ont échappé à la décomposition.

Un cuvage à deux pas de la cathédrale situé à six mètres sous le niveau de la rue.
Casiers en briques pour le rangement des bouteilles.
Matériel viticole dans l’état où il a été abandonné il y a quelques dizaines d’années.
Illustration de Simone Vallet